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insulaire

impressions sur papier, encadrées, 2014-2016

A proximité de la rive où je suis allé marcher, je découvre des photographies dispersée sur le sol. Exposées aux intempéries climatiques et à l’effet du temps qui passe, les photos se sont métamorphosées en îlots colorés. Malgré l’effacement presque total, il reste quelques fragments de matière instable, des parcelles de photographies (plus ou moins lisibles) qui apparaissent comme des îles battues par les flots, émergeant pour un temps encore d’un océan de papier photographique redevenu quasiment blanc. Je les ramasse et les emporte avec moi. Le temps de les numériser et l’image, qui s’écaille comme une peinture, disparaît.

Tout un monde en archipel, sauvé des eaux et du vent. Un nouveau monde à parcourir du regard, façonné à partir de l’altération et de l’émiettement du précédent : l’océan de papier, comme un long chemin pour relier les îles, de tout petits îlots de rien du tout posés de part et d’autre, et leurs habitants bientôt éparpillés par les vents. Autant d’apparitions entourées d’une aura propre, aussi fugaces qu’un souvenir.